Depuis le temps que je vous en parle sans entrer dans les détails … Voici enfin le résumé de notre visite à la plantation de cacao Chuncho, près de Cusco au Pérou.
C’est donc après une journée magique au Machu Picchu que C., A., Mr. Y. et moi avons retrouvé Ana Maria et señor Escobar (notre chauffeur virtuose), de l’association Promperu, pour partir en direction de Quillabamba, où se trouve la coopérative de producteurs de cacao que nous allons visiter.
On n’avait pas tellement anticipé mais en fait c’est une grande aventure qui commence … pour accéder à Quillabamba, il n’y a qu’une seule route. Elle passe par un col qui se trouve à 4 300 m d’altitude ! Bien sûr, ce serait trop facile si cette route était une belle autoroute bien goudronnée. En fait, elle est en construction depuis plus de 20 ans. Donc en fonction des endroits, on a du beau macadam, des chemins pierreux, des ruisseaux à traverser, des ponts démolis / reconstruits avec 3 rondins … Ajoutez à cela quelques lacets, plus de 4h de route et vous imaginez la nausée ! (en fait non, n’imaginez pas : c’est beaucoup trop désagréable).
Dire que les fèves de cacao, pour arriver jusqu’à nous, passent par le même chemin … J’espère qu’elles n’ont pas le mal des transports, elles !
Après une nuit bien reposante et un petit déjeuner typiquement péruvien dans une très jolie hacienda de Quillabamba, nous avons rejoint des personnes de la coopérative Mateo Pumacahua qui nous ont conduits jusqu’à la plantation de Carlos Valer.
Carlos nous montre d’abord son bureau : la terrasse de sa maison, avec ce qu’il faut de cabosses ouvertes, des fèves étiquetées, des fiches caractéristiques … le tout délicatement posé sur son canapé. Carlos est chercheur avant tout !
Carlos s’est constitué une petite parcelle expérimentale de 80 cacaoyers de la variété Chuncho Alipio, une variété de cacao endémique de la région de Cusco. Chaque arbre est identifié. Régulièrement, Carlos cueille une cabosse et remplit une fiche caractéristique :
- Quelle est la forme de la cabosse ?
- Combien de graines contient-elle ?
- Quelle est leur forme ? Leur couleur ?
- Combien pèse chaque graine en moyenne ?
- …
L’objectif de Carlos est de trouver LA bonne sous-variété de Chuncho, qui allie qualité et productivité. Il cherche aussi à obtenir une production soit aussi stable que possible : il faut que son cacao ait toujours le même goût et les mêmes caractéristiques pour intéresser un acheteur. Imaginez que votre yaourt à la fraise préféré n’ait pas le même goût ou la même texture d’un pot à l’autre … eh bien ce n’est pas toujours facile à reproduire pour l’agriculteur, qui doit par exemple composer avec les conditions climatiques !
Lors de notre visite, les graines pesaient en moyenne 0,62 g. Saison des pluies aidant, ce poids monte en moyenne jusqu’à 0,8 g pendant la période de récolte (mars / avril). Le poids « standard » international d’une graine de cacao est plutôt de 1g.
Pour obtenir de plus grosses cabosses et de plus grosses graines tout en conservant le goût et le caractère endémique du cacao Chuncho, Carlos fait des hybridations entre ses propres cacaoyers.
Pour faire une hybridation, il découpe une branche de son meilleur cacaoyer et la fend en deux. Il l’attache ensuite à une branche coupée de l’arbre « porteur ».
Si ses travaux de recherche aboutissent, il pourra produire plus de bon cacao dans moins d’espace …
Je vous raconte la suite la prochaine fois ? En attendant, je vous laisse avec quelques photos.
bonjour ; je suis à la recherche d’un chauffeur avec un 4×4 comme le senor escobar. svp
merci
sébastien.
Bonjour,
Le senor Escobar n’est pas chauffeur de 4*4 son métier.
Cordialement,
Carine