Dans l’empire Maya, le cacao n’était pas seulement entouré de légendes : c’était une denrée tellement précieuse et rare qu’elle servait de monnaie !
Pourquoi précieuse ? Parce que le cacao était généralement réservé à l’élite, et utilisé pour des cérémonies religieuses.
Pourquoi rare ? Parce que la culture du cacao est difficile, et qu’à l’époque elle n’était pas aussi répandue qu’aujourd’hui.
En fait, les fèves de cacao servaient de monnaie en Amérique centrale bien avant l’apogée des Maya. A l’époque, on pouvait acheter un lapin pour 10 fèves de cacao séchées, un œuf pour 3 fèves, un esclave pour 100 fèves …
Comme pour toute bonne monnaie, il pouvait y avoir des contrefaçons … en effet, il semblerait que pour protéger les fèves séchées et les conserver plus longtemps elles aient été recouverte d’une fine couche d’argile. Les faussaires, après avoir retiré la fève, remplissaient cette couche d’argile de boue séchée, et le tour était joué !
Et comme pour toute bonne monnaie, les fèves de cacao servaient au paiement d’impôts … C’est ce qu’indique le codex que Mendoza a fait rédiger au début de la colonisation (eh oui, Mendoza n’a pas seulement accompagné Esteban, Zia et Tao à la recherche des cités d’or, il a aussi observé et transcrit les coutumes locales :)).
Au moment de la colonisation, un taux de change a été instauré : en 1555, 1 peso valait 140 fèves. La fève va même prendre de la valeur (ou le peso se dévaluer ?) pour arriver à 1 peso pour 15 fèves en 1720. D’après le site de la Banque du Mexique, cette monnaie a été utilisée dans certaines régions jusqu’au début du XXème siècle !
Aujourd’hui, la fève de cacao n’est plus du tout utilisée comme monnaie d’échange, encore que … le cacao reste une matière première cotée en bourse …
Sur une des superbes fresques de Diego Rivera qui recouvrent les murs du Palacio Nacional de la ville de Mexico, on peut observer un marché Aztèque … et des transactions en fèves de cacao 🙂 Si, si, cherchez bien !